Ah, mon amie, Julie!

Ma chère amie, que tu as raison. On restera ensemble, de ça, j'en suis presque sure. Mais depuis cet hiver, quand j'ai été malade et ne pouvais plus bouger tellement que mon dos et mes jambes me faisaient mal, et que j'ai même fait une thrombose, Fabrice a changé. Il ne s'occupait que de lui. Il me laissait avec mon mal. Je n'ai pas pu compter sur lui. Je suis sure qu’il avait ses propres soucis, mais la distance a commencé à se faufiler entre nous.

Si on retourne en France, lui au moins il a un travail qui paie assez bien. Même s'il trouve un ici, avec le dollar qui est tellement bien, il n'arrivera qu'à payer sa pension alimentaire et ses crédits, alors on aura à vivre entièrement de mon salaire ici. J'ai bien peur que cela ne suffise pas.

Lui aussi il panique. On a presque plus d’argent, et presque pas de réponses pour le travail. Moi je peux faire de l’intérimaire, mais pour le moment, Fabrice a voulu que je m’occupe de lui. Enfin, lui aussi pourrait faire de l’intérimaire, mais tout ce qu’il sait faire, c’est d’être flic. Ou, à la rigueur de faire de la sécurité privée. Demain il a un entretien. Mais on verra bien, car il aura à écrire des rapports et son anglais n’est pas si terrible que ça, surtout l’écrit. Il sait lire, et il fait de mieux en mieux dans les conversations, par contre.

On a dit qu'on allait essayer jusqu'à la fin de cette semaine. Et c'est ce qu'on fera, en ce qui concerne la France ou les US.

Mais je resterais avec Fabrice. J'essaie de positiver et il se fâche même pour ça. Mais je continue. Car je l'aime. Je ferais de mon mieux, en espérant que ça marche.