Ma Vie d'Autrefois, Ou est-ce Encore la Même ?

Saturday, December 02, 2006

Lebanon ~ Torn Apart

An editorial in Le Monde, a French national newspaper:
La démonstration de force de l'opposition libanaise, vendredi 1er décembre, à Beyrouth, une semaine seulement après les funérailles impressionnantes de Pierre Gemayel, en a fait la preuve. Le pays du Cèdre est bel et bien divisé en deux camps bénéficiant l'un comme l'autre d'une légitimité populaire, l'une pour contraindre le gouvernement, privé depuis quelques semaines de sa composante chiite, à la démission, l'autre pour résister au contraire à cette pression.

Il s'agit donc en somme de deux pays réels, dressés l'un contre l'autre, dont l'affrontement pour l'instant pacifique alimente une impasse politique que les mécanismes en vigueur dans les démocraties ordinaires ne permettent pas, dans le cas du Liban, de dépasser. La nature singulière d'institutions "confessionnalisées" entretient la crise, qui se cristallise sur la question du tribunal international créé pour juger les responsables des assassinats politiques perpétrés au Liban depuis deux ans et pour lesquels la Syrie est mise en cause.

Dans cet affrontement qui peut déboucher à chaque instant sur un embrasement, toutes les ressources comptent, notamment les influences étrangères, qui ont toujours su profiter de l'impuissance institutionnelle libanaise pour imposer politiques et intérêts. Le débat intérieur libanais se réduit aujourd'hui à la dénonciation par le gouvernement de la volonté prêtée à la Syrie de reprendre pied, par tous les moyens, sur un territoire qu'elle tient pour un pré carré inaliénable. Et aux accusations portées par l'opposition contre une majorité dont la politique se ferait dans le bureau de l'ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth.

L'état des alliés occidentaux du premier ministre, Fouad Siniora, ne plaide pas en leur faveur. M. Siniora a déjà pu mesurer l'efficacité limitée de la protection américaine lors de la guerre de cet été entre le Hezbollah et Israël. Le probable départ de Jacques Chirac de la présidence française peut également ouvrir une brèche dans le front antisyrien mis en place après l'assassinat de l'ancien premier ministre Rafic Hariri.

En revanche, l'influence grandissante de l'Iran au Proche-Orient via la Syrie, le capital de cartes qu'il a su accumuler au cours des dernières années ne peuvent que conforter affidés et clients. La situation s'éclaircirait sans doute à Beyrouth si le Hezbollah, à la fois parti politique libanais et puissant groupe armé pro-iranien, "résistant" pour les uns et "terroriste" pour les autres, parvenait à faire ce à quoi il s'est toujours refusé : choisir entre ses différentes natures. Dans l'épreuve de force qu'il a engagée avec le gouvernement Siniora, il doit tenir compte d'une opinion publique marquée par trois décennies de violences et d'instabilités. Elle ne peut que le presser à rechercher la voie de l'apaisement mais aura-t-elle enfin gain de cause ?

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