Eh, oui, dimanche a été une journée difficile!
Eh, oui, dimanche a été une journée difficile pour moi. J’étais bien heureuse de pouvoir m’échapper un peu pour aller au boulot hier !
Je ne peux qu’espérer de bien faire et de faire ce qui est mieux pour ma fille, à long terme. Pour ce qui est de mon fils, j’ai parlé à sa belle mère et à mon père. Je vais faire des recherches aujourd’hui pour me renseigner sur les centres de réhabilitation de l’alcoolisme en France, dans le Minnesota, et ici en Californie. Après, j’en reparlerais à mon père et à son père, et on va prendre une décision sur son sort. S’il n’est pas d’accord, il aura alors à faire ce qu’il veut, mais sans notre soutient.
Oui, mes deux enfants ont deux pères différents. Lorsque j’étais en troisième, je suis allée passer une année en pension dans la même école qu’a fréquenté mon père étant petit garçon. J’y ai rencontré le père de mon fils, Martial. Nous ne sortions pas ensemble à l’époque, mais on était de bons amis. Martial a ensuite fait des études pour devenir menuisier. Puis, quand Martial avait 18 ou 19 ans, son père est mort d’un cancer de la prostate. Son père et sa mère tenaient une ferme de vaches laitières au centre de la Bretagne. Quand son père est mort, il est allé aider sa mère à la ferme. Ensuite il est retourné à l’école, faire une « maîtrise » en élevage. Pendant qu’il y était, je suis allée passer un semestre à étudier à l’université Catholique d’Angers (la Catho). Je me rendais sur la Bretagne les week-ends voir mes amis du collège. Martial a été dispensé de son service militaire à cause du décès de son père pour pouvoir tenir la ferme avec sa mère. Nous avons commencé à sortir ensemble. Ensuite, je suis allée vivre chez sa mère pour l’aider à la ferme pendant qu’il était à l’école. Lui ne rentrait que le week-end. A l’époque, comme je ne supportais pas la pilule, j’utilisé un diaphragme comme contraceptif. (Des années plus tard, on m’a donné la pilule pour soigner l’endométriose, et elles m’ont fait des thromboses dans les veines profondes d’une de mes jambes, mais ça c’est une autre histoire).
Bon, je continue…... Un des mes taches à la ferme était d’aller donner à manger à des génisses dans une vieille crèche. Un soir, je suis allée entre deux d’entre-elles, pour mettre du maïs dans l’auge. L’une des deux était en chaleur, et elle m’a sauté sur le dos, me coinçant alors entre elle et le mur en pierre de taille. Heureusement pour moi, il y avait l’auge, qui m’a sauvé d’être complètement écrasé contre le mur. Le choc m’a fait du mal au dos, a coincé mon nerf sciatique, et, sans que je ne le sâches, a déplacé rien qu’un petit peu le col de mon utérus. Alors, le diaphragme ne se scellait plus comme il le fallait, et je suis tombée enceinte. Je ne le savais même pas, mais, quand on est enceinte, le col de l’utérus se retire et se ramollit. Quinze jours ou trois semaines plus tard, je suis allée pour mettre le diaphragme, et je ne trouvais pas le col de mon utérus. Alors, je suis allée chez le médecin pour lui demander pourquoi mon utérus avait disparu, et c’est alors que j’ai appris que j’étais enceinte de Mikaël. Malgré le fait que nous étions assez jeunes, on l’a gardé. De toute manière, on n’a jamais pensé faire autrement. Mais j’ai eu une grossesse très difficile, j’avais besoin d’un cerclage, etc. Et je n’avais plus le droit de travailler. Ma « belle mère » ne supportait pas que je ne « gagne plus ma croute, » et Martial a cassé avec moi avant que Mikaël ne soit né. Quand il avait presque trois ans, je me suis décidée de retourner à la fac, et je suis alors revenue aux USA pour pouvoir travailler à mi-temps tout en allant à l’école. Ce qui n’est pas évident de faire à la fin fond de la Bretagne. Depuis, Martial s’est remarié. Ils ont trois autres fils. Il a vendu sa ferme et ils sont allés vivre près de Nantes.
J’ai rencontré le père de Morgane à la fac ici en Californie. Il faisait un MBA, et moi je finissais ma licence. Il n’a jamais fini son MBA. Il « travaille » à son propre compte depuis, mais il est plutôt fainéant, et c’est à sa famille de s’occuper de tout. Enfin, John et moi, nous nous sommes mariés en 1992. En plus, comme Mikaël avait des problèmes de comportement, tout jeune, j’ai fait exprès de ne pas penser à avoir d’autres enfants, ni même à me marier, pendant de nombreuses années. Morgane est née en mai 1994, mais lui il m’avait quitté en décembre 1993, pour aller vivre chez ses parents. Je ne le savais pas, mais il était alcoolique, et il ne tenait plus le coup. Je pense qu’actuellement il ne boit plus, et sa femme est assez gentille. Ses parents et moi arrivons à s’entendre et ils s’occupent des voyages de Morgane, etc. Je les aime bien, c’est déjà pas mal.
Alors voilà mon histoire sordide – de mes deux enfants de deux pères différents. Je dois dire, je ne m’aurais jamais imaginée dans une situation pareille. Je m’imaginais mariée qu’avec un seul homme, pendant toute ma vie, avec un beau métier pour chacun de nous deux, avec des enfants, la maison en banlieue, un chien, le minivan, etc. Mais c’est ça les rêves de gamines américaines – nous passons nos jeunesses à être nourrie des comptes de fées et de Disneyland. Et moi, je croyais toujours au « rêve américain. »
Maintenant, je pense plutôt que nous avons chacun son histoire, chacun son fardeau. On ne peut comparer ni la peine, ni la joie de la vie. Le sort de l’un n’est ni mieux ni pire que le sort de l’autre. Ils sont différents, c’est tout. Incomparables, inimaginables, et personnels. Mais ce qui est important, c’est ce qu’on en fait. Par exemple, ma sœur, Monique, est si blessée, si accablée par notre enfance, qu’elle ne réussit pas à vivre pleinement. Elle est fâchée, elle manque de confiance en elle-même, elle est malheureuse, et elle a du mal à supporter qu’il existe des gens heureux dans la vie. C’est dommage pour elle. Moi, j’ai mes histoires et mes erreurs, mais je pense qu’il vaut mieux en apprendre et en tirer de bonnes leçons et de l’espoir. Je pense sincèrement que, tout en admettant que le passé détermine le chemin qui nous a mené jusqu’ici, et forge la personne dans son développement, c’est en y réfléchissant et ensuite, en se décidant ce qu’on va en faire de ce passé et de soi même, qui détermine l’avenir. On peut, alors, soit choisir de regarder en avant, de vivre comme on pense bien faire, et de faire de notre mieux pour vivre heureux et en paix avec le monde et les êtres qui y vivent, ou bien, on peut choisir de se laisser faire. Car la manière de vivre, le bonheur, la tristesse, etc., arrivé à un certain moment, toutes ces choses sont les choix que nous faisions. Bien sûr, on a parfois des moments de joie pure et lumineuse, et des périodes de tristesse et de déprime. Mais, après tout, chaque matin ou chaque soir, ce que l’on fait de notre vie, c’est un choix que l’on doit faire.
Je ne peux qu’espérer de bien faire et de faire ce qui est mieux pour ma fille, à long terme. Pour ce qui est de mon fils, j’ai parlé à sa belle mère et à mon père. Je vais faire des recherches aujourd’hui pour me renseigner sur les centres de réhabilitation de l’alcoolisme en France, dans le Minnesota, et ici en Californie. Après, j’en reparlerais à mon père et à son père, et on va prendre une décision sur son sort. S’il n’est pas d’accord, il aura alors à faire ce qu’il veut, mais sans notre soutient.
Oui, mes deux enfants ont deux pères différents. Lorsque j’étais en troisième, je suis allée passer une année en pension dans la même école qu’a fréquenté mon père étant petit garçon. J’y ai rencontré le père de mon fils, Martial. Nous ne sortions pas ensemble à l’époque, mais on était de bons amis. Martial a ensuite fait des études pour devenir menuisier. Puis, quand Martial avait 18 ou 19 ans, son père est mort d’un cancer de la prostate. Son père et sa mère tenaient une ferme de vaches laitières au centre de la Bretagne. Quand son père est mort, il est allé aider sa mère à la ferme. Ensuite il est retourné à l’école, faire une « maîtrise » en élevage. Pendant qu’il y était, je suis allée passer un semestre à étudier à l’université Catholique d’Angers (la Catho). Je me rendais sur la Bretagne les week-ends voir mes amis du collège. Martial a été dispensé de son service militaire à cause du décès de son père pour pouvoir tenir la ferme avec sa mère. Nous avons commencé à sortir ensemble. Ensuite, je suis allée vivre chez sa mère pour l’aider à la ferme pendant qu’il était à l’école. Lui ne rentrait que le week-end. A l’époque, comme je ne supportais pas la pilule, j’utilisé un diaphragme comme contraceptif. (Des années plus tard, on m’a donné la pilule pour soigner l’endométriose, et elles m’ont fait des thromboses dans les veines profondes d’une de mes jambes, mais ça c’est une autre histoire).
Bon, je continue…... Un des mes taches à la ferme était d’aller donner à manger à des génisses dans une vieille crèche. Un soir, je suis allée entre deux d’entre-elles, pour mettre du maïs dans l’auge. L’une des deux était en chaleur, et elle m’a sauté sur le dos, me coinçant alors entre elle et le mur en pierre de taille. Heureusement pour moi, il y avait l’auge, qui m’a sauvé d’être complètement écrasé contre le mur. Le choc m’a fait du mal au dos, a coincé mon nerf sciatique, et, sans que je ne le sâches, a déplacé rien qu’un petit peu le col de mon utérus. Alors, le diaphragme ne se scellait plus comme il le fallait, et je suis tombée enceinte. Je ne le savais même pas, mais, quand on est enceinte, le col de l’utérus se retire et se ramollit. Quinze jours ou trois semaines plus tard, je suis allée pour mettre le diaphragme, et je ne trouvais pas le col de mon utérus. Alors, je suis allée chez le médecin pour lui demander pourquoi mon utérus avait disparu, et c’est alors que j’ai appris que j’étais enceinte de Mikaël. Malgré le fait que nous étions assez jeunes, on l’a gardé. De toute manière, on n’a jamais pensé faire autrement. Mais j’ai eu une grossesse très difficile, j’avais besoin d’un cerclage, etc. Et je n’avais plus le droit de travailler. Ma « belle mère » ne supportait pas que je ne « gagne plus ma croute, » et Martial a cassé avec moi avant que Mikaël ne soit né. Quand il avait presque trois ans, je me suis décidée de retourner à la fac, et je suis alors revenue aux USA pour pouvoir travailler à mi-temps tout en allant à l’école. Ce qui n’est pas évident de faire à la fin fond de la Bretagne. Depuis, Martial s’est remarié. Ils ont trois autres fils. Il a vendu sa ferme et ils sont allés vivre près de Nantes.
J’ai rencontré le père de Morgane à la fac ici en Californie. Il faisait un MBA, et moi je finissais ma licence. Il n’a jamais fini son MBA. Il « travaille » à son propre compte depuis, mais il est plutôt fainéant, et c’est à sa famille de s’occuper de tout. Enfin, John et moi, nous nous sommes mariés en 1992. En plus, comme Mikaël avait des problèmes de comportement, tout jeune, j’ai fait exprès de ne pas penser à avoir d’autres enfants, ni même à me marier, pendant de nombreuses années. Morgane est née en mai 1994, mais lui il m’avait quitté en décembre 1993, pour aller vivre chez ses parents. Je ne le savais pas, mais il était alcoolique, et il ne tenait plus le coup. Je pense qu’actuellement il ne boit plus, et sa femme est assez gentille. Ses parents et moi arrivons à s’entendre et ils s’occupent des voyages de Morgane, etc. Je les aime bien, c’est déjà pas mal.
Alors voilà mon histoire sordide – de mes deux enfants de deux pères différents. Je dois dire, je ne m’aurais jamais imaginée dans une situation pareille. Je m’imaginais mariée qu’avec un seul homme, pendant toute ma vie, avec un beau métier pour chacun de nous deux, avec des enfants, la maison en banlieue, un chien, le minivan, etc. Mais c’est ça les rêves de gamines américaines – nous passons nos jeunesses à être nourrie des comptes de fées et de Disneyland. Et moi, je croyais toujours au « rêve américain. »
Maintenant, je pense plutôt que nous avons chacun son histoire, chacun son fardeau. On ne peut comparer ni la peine, ni la joie de la vie. Le sort de l’un n’est ni mieux ni pire que le sort de l’autre. Ils sont différents, c’est tout. Incomparables, inimaginables, et personnels. Mais ce qui est important, c’est ce qu’on en fait. Par exemple, ma sœur, Monique, est si blessée, si accablée par notre enfance, qu’elle ne réussit pas à vivre pleinement. Elle est fâchée, elle manque de confiance en elle-même, elle est malheureuse, et elle a du mal à supporter qu’il existe des gens heureux dans la vie. C’est dommage pour elle. Moi, j’ai mes histoires et mes erreurs, mais je pense qu’il vaut mieux en apprendre et en tirer de bonnes leçons et de l’espoir. Je pense sincèrement que, tout en admettant que le passé détermine le chemin qui nous a mené jusqu’ici, et forge la personne dans son développement, c’est en y réfléchissant et ensuite, en se décidant ce qu’on va en faire de ce passé et de soi même, qui détermine l’avenir. On peut, alors, soit choisir de regarder en avant, de vivre comme on pense bien faire, et de faire de notre mieux pour vivre heureux et en paix avec le monde et les êtres qui y vivent, ou bien, on peut choisir de se laisser faire. Car la manière de vivre, le bonheur, la tristesse, etc., arrivé à un certain moment, toutes ces choses sont les choix que nous faisions. Bien sûr, on a parfois des moments de joie pure et lumineuse, et des périodes de tristesse et de déprime. Mais, après tout, chaque matin ou chaque soir, ce que l’on fait de notre vie, c’est un choix que l’on doit faire.
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