C'est Que le Début
Chère Madame le Ministre,
Voici la deuxième lettre de mon époux qui est toujours détenu par l'armée américaine.
N'est-il pas illégale que de traiter les prisonniers de guerre ainsi selon la Convention de Genève?
Comment est-ce possible que la plus puissante "démocracie" du monde ait le droit de traiter un fonctionnaire de la police nationale française d'une manière si lamentable?
Merci de tout votre aide,
Voici la lettre de mon mari:
Samedi 04 mai 2008
Levé 05H45
Tout le monde court dans tous les sens, je ne sais pas pourquoi faire. Je fais mon lit au carré comme un grand, puis je me lave les dents et j’attends, j’attends patiemment 06H30, l’heure du petit déjeuner.
Le petit-déjeuner, c’est super – 1H30 d’attente dehors pour manger en 15 mn. Pas le droit de plus de 2 verres de n’importe quoi à boire, des petits verres. La bouffe, tout ce que je déteste.
Je ne comprends vraiment pas du tout les « drill sergeants ». Ils ne parlent pas, ils marmonnent. Je suis ailleurs, dans mes pensées, envie d'être à ce soir 20H00 pour dormir et oublier.
Même plus de photos, de papiers, tout m’a été enlevé dès notre arrivé, pardon, dès mon arrivée. Ils ont pris mes photos de toi, mes papiers, mon passeport, ma carte verte, tout.
Et puis ma tension, 15/9 (trop).
09H00 – fin du petit-déjeuner et retour à la chambre. Alors la chambre c’est une pièce de 200 m2 je pense avec 60 ou 80 lits. Je ne veux même pas les compter et que faire ? Heureusement, j’ai gardé ce cahier et ce crayon quand ils m’ont pris toutes mes affaires, mes papiers, ma carte verte et mon passeport.
Bien sur car toi, je ne t’ai pas raconté mon arrivée en détail, jeudi à 20H30 à Fort Sill.
Quand je suis arrivé on m’a prit mon dossier, puis m’ont conduit dans une pièce où l’on m’a demandé de me mettre en slip puis m’a donné une paire de chaussettes kaki, 2 tee-shirts, 1 short, 1 survêtement, et 1 serviette de toilette. On m’a demandé mes affaires de toilette qu’ils ont vérifié et demandé de prendre des feuilles ou un cahier et un crayon, c’est tout. Le reste a été confisqué et mis dans un local non-accessible. Je n'ai donc rien qu’un slip, une paire de chaussettes et cela fait déjà 2 jours que je n’ai que ça et tout le monde s’en fou.
Il est 09H10. Tout le monde s’ennuie. C’est sale. Les toilettes sont propres, mais soit les chasses d’eau ne fonctionnent pas, soit les portes ne se ferment pas. Les douches sont minuscules, 2 douches à 2 places pour 60 ou 80 mecs. Nous sommes coupés de tout et heureusement il me reste toi dans ma pensée. La barrière de la langue est terrible. Personne ne veut faire l’effort de me comprendre. C’est dingue. La seule chose que l’on me demande c’est mon age et d’où je viens. Le plus vieux a 25 ans. C’est la folie.
Ils viennent de me reprendre de la tension, 16/08.
Je reprends la suite de mon tragique aventure plus tard.
0 Comments:
Post a Comment
Subscribe to Post Comments [Atom]
<< Home