Il faut savoir donner l'amour de cœur plein
Pourtant, on souffre en aimant, que ce soit avec les parents, avec les hommes our les femmes, ou même, parfois, avec les enfants. Mais, moi, je n’ai jamais regretté avoir aimé qui que ce soit.
Lorsque je suis stressée ou bien dans des situations intenses, je pense que je, comme beaucoup de monde, cherche à m’engourdir contre les sentiments et les repousser pour que je ne sois pas obligée d’y faire face. Mais en fait, l’acte de sentir ses sentiments et de vivre pleinement leur expérience change bien plus la vie que de suivre son petit train-train de tous les jours et de faire semblant que ce qui se passe dans la vie n’est que de l’imagination.
Je fais cela de temps en temps avec la tristesse qui m’envahit suite à la perte de ma mère. Et même parfois je fais pareil avec mes sentiments pour d’autres personnes d’importance dans ma vie. Parfois ces sentiments me semblent si accablants qu’ils occupent mon existence entière. D’une manière, c’est une bonne chose. Je n’ai jamais pu tout ressentir par le passé. Mais actuellement, je me suis laissée devenir vulnérable, je me donne le droit d’aimer et d’être aimé. Ça n’a pas été facile pour moi. Il faut tellement plus de courage pour sentir s’épanouir ses sentiments, sa compassion, et son affection envers autrui, que pour essayer de remplacer ces sentiments avec le travail. Ça fait peur. Mais, en même temps, c’est excitant d’enfin aimer quelqu’un et de bien vouloir ressentir tout ce que le fait d’aimer entraîne.
Pour ce qui est de l’amour il faut arriver au point ou l’on peut se servir de sa peur pour renforcer et soutenir son courage, pour céder le contrôle un peu, et de vivre son amour et sa passion sans embarras, complètement, et aussi totalement qu’il soit possible. « Ma peur est mon seul courage, alors il faut continuer. » Je pense que cela sera et le plus difficile et le plus satisfaisant. Je crois que c’est cela qui m’a obligé d’être la plus ouverte et la plus vulnérable que je ne l’étais au cours du reste de ma vie, ainsi que la plus capable de me dédier à quelqu’un. De certaines façons, c’est la chose la plus terrifiante que je n’ai vécu dans ma vie, mais je pense que c’est la seule façon de pouvoir être authentiquement moi et de vivre l’amour et la passion qui me sont intégraux. J’ai retiré le masque proverbial, et tous ce qui reste n’est que moi, le moi que je suis vraiment, au fond. C’est une expérience puissante que de pouvoir se connaître et d’être en contact avec soi, et c’est encore plus puissant, plus profond, que de connaître un autre et d’être en contact avec lui si pleinement ainsi que de le laisser me connaître, etc.
Il y a quelques années, avant que ma mère n’ait été atteinte de la maladie de Charcot, avant même qu’elle ait eu le cancer des seins, j’ai lu le livre de Mitch Albom, Morrie : Une leçon de vie, qui a aussi écrit le livre que j’aime tellement, Les 5 personnes que j’ai rencontrées là-haut. J’ai lu et relu Les 5 personnes que j’ai rencontrées là-haut. J’avais lu et relu Morrie : Une leçon de vie, mais actuellement je n’arrive plus à le lire, parce-que ce fameux Morrie est mort des suites de la maladie de Charcot, aussi. Mais il y a des pensées présentées dans ce livre qui sont pertinents à ce que je ressens dans propre mon cœur et dans mon propre âme.
L’une de ces pensées les plus importantes, et qui est impliquées dans ce que je viens d’écrire, est que, « Il y a tellement de gens qui vivent une vie insensée. Ils semblent être à moitié endormis, même lorsqu’ils sont occupés à faire les choses qu’ils trouvent importantes. C’est parce-qu’ils ne cherchent pas ce qu’il faut chercher. La manière de donner du sens à sa vie est de se dédier aux autres, se dédier à la communauté qui vous entoure, et se dédier à créer quelque-chose qui vous donne des buts, des intentions, et du sens. »
Depuis que j’ai lu Morrie : Une leçon de vie, ces choses habitent dans ma tête et dans mon cœur. Par exemple, l’idée que « la mort ne soit qu’une chose qui rende triste […] vivre la vie malheureuse est encore une autre. » Partager mon amour et ma vie avec quelqu’un, même quelqu’un qui est loin d’ici, du moins, pour le moment, m’a beaucoup aidé à vivre une vie heureuse. Pour cela, je suis reconnaissante.
Sur la mort :
« Tout le monde sait qu’il va mourir, mais personne n’y croit. Sinon, on ferait les choses différemment. » C’est ceci que j’essaie de faire, surtout depuis que ma mère est morte. Je veux être authentiquement moi-même, tout en honorant ceux qui m’entourent. « Faites comme les bouddhistes. Chaque jour, ait un petit oiseau sur votre épaule qui vous demande, « Est-ce aujourd’hui le jour ? Suis-je près ? Fais-je tout ce que je dois faire ? Suis-je la personne que je veuille être ? »
“Tant que nous nous aimons, et que nous nous souvenons de ce que c’est que d’être aimé, nous pouvons mourir sans jamais partir. Tout l’amour que vous avez crée reste après vous. Tous les souvenirs restent. Vous continuez à vivre – dans les cœurs de tous ceux que vous avez touché et nourri de votre amour lorsque vous étiez parmis nous. […] La mort marque la fin d’une vie et non pas la fin de la relation. »
Tout ça me fait penser aux paroles d’une chanson de Warren Zevon, une chanson qui me fait pleurer et qui me fait penser à ma mère :
« Les ombres tombent
Et le souffle m’échappe
Garde-moi dans ton cœur un moment.
Si je te quitte, ça ne veut pas dire
Que je t’aime de moins,
Garde-moi dans ton cœur un moment. »
Le souffle a échappé à ma mère le soir du 30 juillet 2005. C’était tout, elle a tout simplement cessé d’être. Mais moi, je n’ai pas cessé de l’aimer.
Sur les émotions :
« Prenons n’importe quel sentiment—l’amour pour une femme, ou le deuil pour un cher, ou […] la peur et le mal d’une maladie mortelle. Si vous retenez les émotions—si vous ne vous laissez pas les sentir jusqu’à leur fond—vous ne pouvez jamais vous détacher d’eux ; vous êtes trop occupé à avoir peur. Vous avez peur du mal, vous avez peur de la peine. Vous avec peur de la vulnérabilité que le fait d’aimer comprends. Mais en vous jetant dans ces émotions, en vous laissant vous y plonger, jusqu’au bout, même au-dessus de votre tête, vous les ressentez alors en entier et complètement. Vous savez ce qu’est la peine. Vous savez ce qu’est l’amour…. » « J’ai souvent pensé que nous avons besoin de ce sentiment tous les jours. Parfois on ressent un flot d’amour pour quelqu’un, mais nous ne disons rien parce-qu’on est bloqué par la peur de ce que ces mots pourriraient faire à la relation. L’approche de Morrie était le contraire : Ouvrez le robinet. Lavez-vous avec l’émotion. Elle ne nous fera pas de mal. Elle ne peut que vous aider. »
»Les larmes sont normales. Ce ne sont pas les autres qu’il faut pardonner, il nous faut aussi nous pardonner nous-mêmes […] pour tout ce que l’on n’a pas fait. Toutes les choses que l’on aurait du faire. Il ne faut pas se coincer sur les regrets sur ce qui aurait du se passer. Ça n’aide pas. Il faut faire de la paix. Il faut faire de la paix avec vous-même et avec ceux qui vous entourent. Il faut que vous vous pardonniez. Il faut que vous pardonniez les autres. N’attendez pas. Nous n’aurions pas tous le temps qu’il nous faille. Nous n'avons pas tous cette chance. »
Sur l’amour :
J’apprends lentement à accepter le fait que « la chose la plus importante dans la vie soit d’apprendre comment donner de l’amour et comment le laisser entrer dans ma vie […] de le laisser entrer. Nous pensons que nous ne méritons pas d’être aimés ; nous pensons que si nous laissons entrer l’amour nous deviendrions faibles. Mais l’amour est le seul acte rationnel. » C’est une partie de ce qui est que d’être une famille. La famille n’est pas qu’une question de l’amour, « mais une question de montrer aux autres qu’il existe quelqu’un qui s’occupe d’eux. Personne d’autre ne va vous offrir cela. Ni l’argent. Ni la gloire. Ni le travail. »
Parfois c’est si difficile. Mais ça vaut la peine, j’en suis sure.